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COMPTE-RENDU DE L’ATELIER DU 24 AVRIL 2024

COMPTE-RENDU DE L’ATELIER DU 24 AVRIL 2024

Le 24 avril 2025, le Bureau Enquêtes-Accidents (BEA) du Bénin a organisé dans ses locaux à Cotonou un atelier de sensibilisation et d’échanges réunissant les principaux acteurs de la plateforme aéroportuaire nationale. Étaient présents des représentants de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), de la Société des Aéroports du Bénin (SAB), de l’ASECNA, de Météo Bénin, ainsi que plusieurs experts techniques et administratifs. L’objectif de cette rencontre était de renforcer la compréhension des missions du BEA, de présenter les enjeux du patrimoine aéronautique national et d’expliciter le cadre juridique encadrant la gestion des aéroports.

L’atelier s’est déroulé dans une atmosphère professionnelle et conviviale, articulé autour de trois présentations principales suivies d’échanges interactifs qui ont permis un approfondissement des thématiques abordées.

La première intervention, assurée par M. Paul B. GONGO, Directeur Général du BEA, a porté sur la présentation des missions, défis et perspectives du Bureau. Il a rappelé que le BEA, créé par décret en 2015, est un organisme public autonome sous la tutelle du Ministère du Cadre de Vie et des Transports (MCVT), chargé de mener les enquêtes techniques sur les accidents et incidents d’aviation civile. Il a exposé les principales réalisations du Bureau, citant notamment l’enquête sur l’accident de l’hélicoptère AW139 en 2015 et l’incident grave impliquant Air Taxi Bénin en 2017. Concernant l’audit OACI de 2024, il a mentionné un taux de conformité global de 62,91 %, soulignant les excellents résultats en matière de notification d’accidents (100 % de conformité), mais aussi les lacunes notées dans la formulation des recommandations de sécurité (0 % de conformité en raison de la non publication de rapport final d’enquête avant l’audit). Les défis actuels du BEA concernent essentiellement l’insuffisance des ressources financières, l’absence de locaux adaptés, ainsi que les besoins en formation et en équipements techniques. En termes de perspectives, M. GONGO a évoqué la nécessité de la construction d’un nouveau siège, l’élaboration d’un Plan Stratégique 2025-2028, et le renforcement des partenariats techniques internationaux.

La deuxième intervention, menée par M. Karl LEGBA, Directeur Général de l’ANAC, a abordé les enjeux liés au patrimoine aéronautique béninois et à sa valorisation. Il a précisé que ce patrimoine inclut non seulement les infrastructures telles que les aéroports et les aéronefs, mais aussi les textes réglementaires et l’héritage culturel, citant par exemple la radiobalise historique de Jacquot. Le rôle de chaque acteur a été détaillé : la SAB assure la gestion opérationnelle des aéroports, l’ASECNA est propriétaire de certaines infrastructures grâce à des financements communautaires, tandis que le BEA est responsable de la préservation des données issues des enquêtes. Il a également été annoncé la préparation d’une anthologie retraçant l’histoire de l’aviation civile au Bénin.

La dernière intervention, présentée par M. Armand KPINDJO, a été consacrée au cadre juridique encadrant les activités de la Société des Aéroports du Bénin. Il a retracé l’évolution légale de la gestion aéroportuaire, marquée par le transfert de responsabilités de l’ASECNA à la SAB, créée en 2018. Il a présenté la récente loi n°2024-29, un nouveau code de l’aviation civile aligné sur les normes internationales de l’OACI et de l’UEMOA, structuré en neuf livres abordant des thématiques majeures telles que la sécurité, la sûreté, et le transport aérien. Les enjeux opérationnels identifiés concernent la conformité aux standards internationaux, la modernisation des infrastructures aéroportuaires comme l’aéroport Cardinal GANTIN, ainsi que l’intégration croissante des normes environnementales.

Les échanges avec les participants ont permis d’approfondir plusieurs sujets d’importance. Le premier axe de discussion a porté sur la mise en œuvre du Plan d’Actions Correctrices (PAC) à la suite de l’audit OACI, notamment les besoins de financement et de renforcement des capacités des enquêteurs. Un second débat s’est articulé autour du financement des activités du BEA et de la SAB, en insistant sur la nécessité de diversifier les sources de financement par des subventions, redevances ou partenariats. L’intégration des normes environnementales dans la gestion aéroportuaire a également suscité de nombreux échanges, compte tenu des exigences internationales croissantes visant à réduire l’empreinte écologique du secteur aérien. Enfin, les participants ont souligné l’importance de renforcer la collaboration interinstitutionnelle entre l’ANAC, le BEA, la SAB et les acteurs internationaux afin d’optimiser les synergies existantes.

L’atelier a permis d’atteindre ses objectifs essentiels, à savoir une sensibilisation accrue aux missions du BEA, un renforcement des liens de coopération entre les principaux acteurs de la plateforme aéroportuaire et une meilleure identification des priorités sectorielles, telles que la modernisation des infrastructures, la mobilisation de ressources additionnelles et la formation des compétences locales.

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